Droits de l’homme en RDC : PPI note l’augmentation des violations à 65% contre les DDH et les journalistes

Le partenariat pour la protection intégrée, en sigle PPI se dit préoccupé face à l’impunité persistante des auteurs de violations des droits humains, en particulier contre les défenseurs des droits humains et les journalistes. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué rendu public par PPI ce mardi 10 décembre 2024, à l’occasion de la 76ème journée internationale des droits de l’homme.

Cette organisation de promotion de la paix et de protection des défenseurs des droits humains dit avoir documenté 257 cas de violations à l’égard des défenseurs des droits humains et des journalistes depuis le 1er janvier jusqu’à ce 10 décembre, contre 156 cas en 2023, soit une augmentation jusqu’à 65%.

« Plus de 80% de ces violations sont malheureusement attribuées aux agents de l’État, notamment les services de l’ordre, de sécurité, des renseignements et de justice« , affirme Jonathan Magoma, Directeur du Partenariat pour la protection intégrée.

Aussi, cette organisation condamne la persistance des violences sexuelles basées sur le genre (VBG) malgré un cadre juridique imposant en République Démocratique du Congo. Elle note que les principales victimes sont les femmes et les jeunes filles qui en payent un lourd tribut surtout dans les zones en conflits où le viol est souvent utilisé comma arme de guerre, et dans les différents camps des déplacés dans l’Est de la RDC où des nombreuses femmes et filles sont abusées sexuellement.

« PPI salue la promulgation des lois criminalisant les violences basées sur le genre notamment celle qui exonère les frais de justice pour les victimes. Cependnat, l’absence des mécanismes de financement pour les frais d’avocat et autres besoins des victimes demeure une faiblesse majeure perpétuant l’impunité », déplore Jonathan Magoma.

Dans son communiqué, PPI dénonce aussi la hausse des frais de justice en République Démocratique du Congo et se plaignent de constater que ces frais ont été multipliés par cinq pour ouvrir un dossier judiciaire, et que toute postulation aux dommages et intérêts a été conditionnée par le payement préalable de 2% ou 5% du montant concerné. Cette organisation estime que ces mesures rendent la justice inaccessible pour la majorité des congolais et risque d’encourager les actes de se rendre justice et d’autres mécanismes extrajudiciaires de règlements de compte.

Alors que cette année, la République Démocratique du Congo a été élue au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies, PPI recommande au gouvernement congolais de sanctionner toute personne investie d’un pouvoir public impliquée dans des violations des droits humains, d’annuler l’arrêté interministériel qui augmente les frais d’accès à la justice et de postulation aux dommages et intérêts mais aussi de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda et l’Ouganda à cause de leur soutien aux rebelles du M23.

Par Anne-Marie Bisimwa

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