Kamanyola : 1 mort et des barricades pour exiger la démission de la présidente de la société civile, qui rejette les allégations

Les activités sont paralysées depuis tôt le matin de ce vendredi 5 juillet 2024 à Kamanyola dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu suite aux manifestations organisées par des jeunes des différentes structures de la société civile pour exiger le départ de leur présidente Joséphine Mugoto après un audio qui a fuité sur les réseaux sociaux en juin dernier et dans lequel on peut entendre la voix de la présidente de la société civile force vive de Kamanyola critiquer ses compatriotes.

« Frère Ado, à Kamanyola ce ne sont pas seulement des congolais qui y vivent. Au moins 60 à 70% ce sont des étrangers. Pose la question aux gens par rapport à leurs collines d’origine et tu verras que nombreux vont se dire qu’ils viennent du Rwanda et du Burundi, et c’est ça le vrai problème que nous avons et ce sont les conséquences que nous sommes en train de subir. Il est vrai que tu peux haïr ton père mais tu ne peux pas l’injurier ni le dédaigner », peut-on entendre dans cet audio qui met de l’huile au feu.

« Elle s’adressait à quelqu’un dans l’idée de bloquer le processus d’exécution du décret-loi qui érige le groupement de Kamanyola parmi les nouvelles communes de la RDC, malheureusement elle est allée trop loin comme elle a des accointances avec l’épouse du chef de la chefferie de Ngweshe », a dit un manifestant qui a requis l’anonymat.

La jeunesse de Kamanyola estime que les propos de Joséphine Mugoto sont des fausses allégations, divisionnistes et ne favorisent pas le vivre ensemble. Ces jeunes disent qu’ils ont adressé plusieurs correspondances à différentes instances pour tirer au clair cette affaire mais aucune suite n’a été réservée, raison pour laquelle ils veulent faire entendre leur voix par la rue.

Alors qu’ils préparaient leur manifestation cette nuit à 1h non loin de l’ancienne base de la Monusco occupée actuellement par la police, un policier qui serait en état d’ébriété a tiré des balles pour disperser les jeunes qu’il croyait déterminés à attaquer sa position. Un jeune manifestant connu sous le sobriquet de Peau Rouge, originaire de Nyarubale a été atteint par balles et est mort non loin de l’église Sayuni de Rubumba, à Kamanyola.

La présidente de la société civile de Kamanyola Joséphine Mugoto qualifie cette accusation d’une diversion et estime que le problème est à chercher ailleurs dans une autre affaire de gestion des dons du PNUD à la population locale.

« C’est tout simplement une manipulation orchestrée par le président du conseil de la jeunesse locale de Bahati Edame qui n’a pas bien digéré la suspension du Comite local de développement par la Chefferie de Ngweshe suite à la mauvaise gestion de 2 tracteurs et 2 tricycles communément appelés Bajaj octroyés à la population de Kamanyola par le Programme des Nations unies pour le Développement, PNUD et dont le droit de regard a été accordé à la société civile », dit-elle à kivu5.cd. Elle alerte que des projectiles sont jetés sur sa maison depuis le matin et craint pour sa sécurité.

Pas de circulation des véhicules, des motos ni des vélos ce vendredi avant-midi pourtant c’est le jour du grand marché; aucune activité étatique ne fonctionne, même le marché ni les églises.

Par Ombeni Généraux

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