Uvira: «Après les élections, la cohésion sociale doit reprendre son train normal» Godelive Lugambo
Alors que des fortes tensions politiques et sociales s’étaient observées à Uvira dans la province du Sud-Kivu durant toute l’année électorale 2023 et même au début de l’année 2024 après les élections du 20 décembre 2023, la tension a déjà commencé à baisser et une certaine cohésion sociale s’installe dans cette ville située à plus de 125Km au sud de la ville de Bukavu.
Cela s’observe à travers diverses activités qui ont repris normalement et qui souvent, étaient perturbées par des manifestations, des intimidations dues souvent aux tensions politiques lors de la période électorale et post-électorale.
“Nous avons observé une campagne électorale violente, parfois avec des calomnies des uns et des autres. De fois, il s’observait une vive tension entre les acteurs politiques qui pourtant, étaient d’un même parti politique, ou d’une même obédience politique», se rappelle Godelive Lugambo, présidente de la société civile Forces vives dans la mairie d’Uvira.
Curieusement, les tensions électorales ne se limitaient pas uniquement au sein des leaders politiques ou prétendants candidats mais elles finissaient leur course au sein des différentes communautés, dans ce territoire souvent indexé à tort ou à raison d’etre gangrené par le démon du tribalisme.
Comme on pouvait le constater, les gens s’appropriaient tel ou tel leader politique selon qu’il était de leur origine communautaire avant de considérer ce que la personne valait politiquement, sa moralité politique, ses ambitions politiques etc. Trop souvent, cela a créé des divisions au sein des communautés jusqu’à ce que certains leaders s’entraccusaient d’étrangers.
En outre, les contentieux électoraux ont ensuite créé des tensions entre les partis politiques d’une part, voire et surtout, entre ces mêmes communautés du territoire d’Uvira.
“Du coup, des manifestations ont éclatés. Certains membres de x communauté ont plaidé pour la validation de la candidature de leurs acteurs politiques en accusant souvent les autres communautés d’être à la base de l’invalidation de leurs fils et filles, ect. Plusieurs messages incitant à la haine ont été partagés via les réseaux sociaux par des personnes ayant pour objectif de diviser la population d’Uvira», déplore Godelive Lugambo.
La présidente de la société civile forces vives dans la mairie d’Uvira appelle la population locale à l’union, au vivre ensemble et à l’empathie. Elle exhorte les nouvellement élus à oublier les tensions électorales et à plaider pour l’intérêt général de tout le territoire d’Uvira.
“Les élus d’Uvira doivent éviter de plaider uniquement en faveur de ceux de leurs communautés respectives. Ils doivent travailler pour, au nom et au profit du territoire d’Uvira», conclut Godelive Lugambo.
Par Irène Mulindwa