Crise sécuritaire en RDC: « Il y a ceux qui entendent parler de la guerre, et ceux qui la vivent au quotidien ! » (Voici la colère et propositions du CCNSC/Sud-Kivu)

En République Démocratique du Congo, le Cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu en a marre et appelle le président Félix Tshisekedi à initier les consultations nationales en vue de lever l’option sur la mobilisation générale contre la guerre dans l’Est de la RDC.

Ceci est contenu dans un memorandum rendu public ce samedi 13 juillet 2024 à Bukavu face au contexte sécuritaire délétère menaçant la survie de la RDC dans ses frontières léguées aux congolais depuis l’indépendance de leur pays.

Dans ce document, la société civile peint un tableau sombre de la situation sécuritaire dans les provinces orientales de l’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema et même dans la province du Tanganyika qui subissent une recrudescence des violences armées causant massacres, assassinats ciblés, braquage, kidnapping, viols, pillage des ressources naturelles à grande échelle et des déplacements massifs des populations causés par les groupes armés dont le M23 «avec l’appui sans équivoque du Rwanda et l’Ouganda selon le récent rapport de l’ONU.

La société civile constate avec regret la perte successive des entités stratégiques sur les plans économiques et sécuritaires au Nord-Kivu avec des répercussions sur le Sud-Kivu qui subit des menaces sécuritaires dont les bombardements à Minova et les déplacements massifs de plus de 600.000 habitants dans le territoire de Kalehe dues à la présence du M23 dans le Masisi à la limite entre le Nord et le Sud-Kivu.

«Tous ces éléments mis en commun nous éloignent de plus en plus de l’espoir de voir un jour Bunagana récupéré et la RDC recouvrer sa configuration géographique héritée de l’indépendance… Il y a ceux qui entendent parler de la guerre et il y a ceux qui la vivent au quotidien avec des stigmates indélébiles pour des générations… Ne nous voilons pas la face, le pronostic de notre mère patrie la République Démocratique du Congo est sombre», peut-on lire dans ce document.

Tout en louant les efforts du président Félix Tshisekedi dans la quete de la paix dans l’Est de la RDC, la société civile regrette de constater que c’est le rapport des forces qui prime en vue de placer la RDC au piédestal des enjeux économico-sécuritaires au niveau regional et dans le monde.

«Le changement et l’inconstance dans les narratifs selon qu’on est à Luanda, à Nairobi où les agresseurs le Rwanda et le Burundi sont désignés expressis-verbis et au Canada où le jargon ‘les troupes étrangères non invitées’ ont refait surface décèlent une faible lisibilité de l’orientation stratégique de notre diplomatie qui désoriente les acteurs de la société civile dans leurs plaidoyers internationaux visant à renforcer l’axe stratégique de la diplomatie congolaise», ajoute le document.

Pour la société civile, cette faible diplomatie se résume aussi à travers la reconduction par le Conseil de sécurité des Nations Unies du régime de notification pour l’achat d’armes qui est perçu par l’opinion congolaise comme un embargo sur les armes alors que le pays est en guerre.

A part les consultations nationales qui impliquent toutes les forces politiques et la société civile, cette structure citoyenne recommande ensuite au président Félix Tshisekedi de convoquer les deux chambres du parlement en congrès avant la déclaration de la guerre.

«Il s’agira également de lever les options sur le contenue des aspects pouvant faire objet d’un accord de paix en cas de victoire ou de l’armistice en cas d’échec», selon le mémo.

Aussi, le cadre de concertation de la société civile recommande au gouvernement congolais d’élever les ambitions de l’armée et de la défense en appliquant la loi de programmation militaire et à élever les effectifs au sein des forces et services de sécurité; au parlement de légiférer de manière à renforcer l’économie de la guerre, et à la société civile dans son ensemble d’éviter la politisation des actions citoyennes en ce moment où la RDC a besoin de renforcer la cohésion sociale.

Par Mitima Delachance 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer