Incendies à Bukavu: le quartier Nyalukemba s’active pour combattre une catastrophe « provoquée »

La Société Civile, sous noyau Nyalukemba, en connivence avec le bureau de son quartier a échangé ce jeudi 18 juillet 2024 avec la population de son entité à travers une Tribune d’Expression populaire. Objectif, définir une approche pratique de la complexité du phénomène des incendies dans la ville de Bukavu en général, et au quartier Nyalukemba en particulier; développer une prise de conscience du risque, le défis et mesures préventives.

« Nous avons organisé cette Tribune d’expression populaire, par rapport à la recrudescence des cas d’incendie qui continuent à s’observer ici dans le quartier Nyalukemba. Vous le savez, ici (à Irambo), on a connu trois cas d’incendies dans une seule journée, pendant que les années passées on en avait connu 47  dans deux ans (2021-2022). » A fait savoir Obedi Manvu Elie, président de la Société Civile sous noyau de Nyalukemba dans son interview accordée à la presse.

Selon ce cadre de la Société Civile urbaine, la cellule Irambo a connu 6 cas depuis le mois de janvier 2024. Cette situation a stimulé sa structure à chercher comment mettre un terme à ladite catastrophe.

« On ne doit pas laisser ces choses passer, parce que nous avons aussi un grand rôle à jouer  quant à ce. Et nous devons éduquer la population. » A-t-il ajouté.

Des conseils ont donc été prodigués à la population, notamment le respect des quelques normes dans la construction, pour limiter la propagation du feu en cas d’incendie. 

Des incendies provoqués ?

Des témoignages de quelques victimes (sinistrés) ont ouvert le débat quant aux origines de différents incendies qui frappent la ville de Bukavu dans sa généralité. Pour certains, ce sont de faits criminels, des voyous voulant voler par malice ou encore voulant s’offrir des déchets métallique à aller vendre.

« On sait que ce sont des drogués qui nous brulent des maisons. Lorsqu’il y a incendie, ce ne sont pas des jeunes du quartier qui interviennent pour éteindre le feu, mais bien des visages inconnus. Alors on se demande ils viennent d’où et comment ils font pour etre si vite au courant ? Nous pensons que ce sont eux qui font ça juste pour trouver le moyen de nous voler une fois sur le terrain » A dénoncé un témoin présent à cette activité de la Société Civile.

Ce témoin qui a gardé l’anonymat, accuse également ces jeunes (inconnus) de vol, sous prétexte d’etre là pour sauver  les biens de sinistrés. Pour elle, c’est ça le business ; et celle-ci appelle les autorités à mettre en place des dispositifs pour les appréhender.

Pour  Kajibwami Ceru Makila, chef de quartier Nyalukemba, cette manifestation a été organisée après avoir constaté le traumatisme dans lequel vivait la population sinistrée par ces incendies à répétition.

« Nous avons organisé cette tribune après avoir constaté que la population concernée par ces incendies était trop traumatisée, et elle ne savait pas comment se comporter. Il fallait quand-même une éducation pour qu’elle (la population) sache comment se comporter, comment se protéger et surtout comment faire pour que ces incendies ne puissent plus revenir un jour » S’est ainsi expliqué  le chef de quartier.

Ces assises se sont tenues dans les installations du CS Elie, au quartier Nyalukemba, dans la commune d’Ibanda. Parmi des résolutions prises après l’échange, interdiction du vente des déchets métalliques communément appelé « Mabende » et observer les résultats pendant 6 mois.

Signalons que cette tribune d’expression populaire a connu la présence du représentant de la bourgmestre (empêchée), des  Conseillers communaux (Ibanda), des représentants de service techniques, des services de l’habitat, le quartier Nyalukemba, la Société Civile sous noyau de Nyalukemba et des cadres de base du quartier.

Par Eric Shukrani

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