Sud-Kivu : AFEM appelle les médias à plus d’engagement dans la lutte contre « la sextorsion »
L’association des femmes des médias, AFEM/Sud-Kivu lance un appel aux responsables des différents médias à fournir et multiplier les efforts pour lutter contre la sextorsion. Ceci ressort d’un cadre d’échange organisé à leur intention ce mardi 26 novembre 2024 à Bukavu.
La sextorsion est un concept inventé en 2008 par l’association internationale des femmes juges et qui sous-tend une façon d’obtenir le sexe en échange des avantages sociaux, ou la promotion.
Les participants ont été unanimes que c’est une réalité dont sont victimes nombreuses femmes et jeunes filles dans plusieurs milieux professionnels et éducatif; AFEM leur a recommandé de vulgariser davantage, non seulement la loi sur les violences sexuelles mais aussi le concept de la sextorsion dont sont aussi victimes même certaines femmes journalistes.
« Nous avons voulu rencontrer les responsables des médias pour discuter de la situation des femmes notamment les violences basées sur le genre dont les femmes sont victimes dans les médias et en dehors de leurs médias, la corruption sexuelle appelée sextorsion est en train de sevir le monde médiatique. L’idée était de vouloir connaître pourquoi l’ampleur de ce phénomène qui déstabilise les femmes dans leur milieu de travail mais également pour identifier les défis et stratégies à mettre en œuvre pour que les femmes journalistes puissent travailler dans un environnement sûr et sécurisé », a souligné Georgette Nkunzi, chargée des recherches et genre à AFEM/Sud-Kivu.
Cette structure de défense des droits des femmes, les chevalières de la plume en premier lieu, reste convaincue que les médias jouent un grand rôle dans la transmission des valeurs de justice, d’égalité et de respect des droits humains.
« Certes il y a des progrès que vous avez accompli dans vos médias surtout en accordant l’accès des femmes aux instances de prise de décisions mais, il reste encore beaucoup à faire: luttez maintenant contre la sextorsion », a indiqué Lydie Neema Mulindangabo, membre du bureau des recherches d’AFEM/Sud-Kivu qui a exhorté les responsables des médias à plus d’engagement pour protéger les journalistes contre toutes les sortes des violences sexuelles et celles basées sur le genre mais aussi contre toute sorte de corruption sexuelle ou sextorsion qui n’épargne pas le secteur médiatique appelé à être pourtant un acteur du changement.
L’idée c’est aussi de constituer un réseau des responsables des médias qui luttent contre les violences dans les médias et influencer les contenus médiatiques en appliquant la masculinité positive.
Malheureusement nombreux responsables des médias ont brillé par leur absence dans ces assises, et peu d’entre eux se sont faits représenter.
Par Irène Mulindwa