Sud-Kivu : L’Ex Ministre provinciale des finances réagit à sa révocation
Dans une lettre de 12 pages, Dorothée Masirika récemment révoquée aux fonctions du ministre provinciale des finances, de l’économie, de l’industrie, du commerce, de l’entrepreneuriat et de la fonction publique prend acte de sa démission. Malgré cela, elle rejette catégoriquement toutes les accusations portées contre elles et croit qu’elles sont fortuites et des imputations dommageables pour ternir son image dans la société.
« J’ai été surprise en lisant cet arrêté sur les réseaux sociaux… Dans un premier temps, je croyais que c’était une fake news car le 10 septembre nous avons reçu le ministre national du budget ensemble et vous m’avez présenté comme votre ministre des finances pendant que j’étais déjà révoquée la veuille« , s’étonne Dorothée Masirika Nganiza, haut cadre de l’alliance des forces démocratiques du Congo et Alliés, AFDC-A de Bahati Lukwebo, dans cette lettre du 13 septembre adressée au gouverneur du Sud-Kivu Jean-Jacques Purusi, lui aussi haut cadre de l’AFDC-A.
La désormais Ex ministre commence par dénoncer les irrégularités contenues dans l’arreté qui l’a revoqué et qui ne fait pas allusion à son portefeuille des finances, mais aussi le fait qu’une lettre de sa notification désigne Muhindo Bernard comme son remplaçant alors qu’une autre désigne le ministre provincial en charge du plan, budget et promotion des investissements comme intérimaire.
Dorothée Masirika qui vient de passer deux mois au ministère provinciale en charge des finances, de l’économie, de l’industrie, du commerce, de l’entrepreneuriat et de la fonction publique s’adresse aussi à l’opinion tant provinciale, nationale et internationale pour se justifier des griefs à sa charge et faire valoir son bilan à la tete de ces importants portefeuilles.
Elle dit qu’elle n’a signé aucun arreté suspendant le ched de division de l’EPMEA tel que mentionné dans l’arreté de sa revocation, et affirme que c’est plutot l’autorité provinciale qui l’a sgné lui-meme dans ses prérogatives, bien sur sur avis de la ministre sectorielle après plusieurs dénonciations des malversations financières à la division de l’EPMEA.
S’agissant des 5 millions des dollars qu’elle aurait sollicité à l’insu de sa hiérarchie, Dorothée Masirika met au défi quiconque aurait la moindre preuve du détournement de cette somme d’argent et se dit prete à affronter la justice. Mais, elle ne relate pas clairement d’où est venue l’idée des 5 millions de dollars, s’il y avait une demande dans ce sens à la banque ou non.
Par rapport à l’autorisation accordée à deux sociétés minières opérant à Fizi pour la reprise des activités, Dorothée Masirika reconnaît avoir signé par ordre pour les entreprises qui s’étaient acquittés selon les instructions du gouverneur, au non de son collègue des mines empêché, et affirme n’avoir signé aucune autorisation en dehors des instructions de l’autorité provinciale.
Néanmoins, Masirika reconnaît avoir nommé à titre interimaire les chefs des divisions à la DPMER selon lesprit de l’arreté du gouverneur qui suspendait tous les chefs des divisions de ce service étatique de mobilisation et d’encadrement des recettes. Cette disposition attribue au ministre secoriel le pouvoir de nommer à titre intérimaire pendant la période de la suspension.
Aussi, Nganiza se demande quelles sont les mesures prises par le gouverneur visant à supprimer ou réduire les tracasseries et la taxation en défaveur des petits commerçants qu’elle n’a pas mis en application. Elle croit que ces mesures n’ont jamais été prises.
Durant les deux mois au ministère provincial des finances, de l’économie, de l’industrie, du commerce, de l’entrepreneuriat et de la fonction publique, Dorothée Masirika se vante d’avoir renoué le dialogue avec tous les acteurs économiques du Sud-Kivu afin de sensibiliser au civisme fiscal et à l’accompagnement du gouvernement provincial, d’avoir relancé le plan de restructuration de la DPMER suivant les orientations du gouverneur, la mobilisation accrue des recettes de la province, la digitalisation des services publics provinciaux et de la collecte des impots, droits, taxes et redevances dus à la province, et la paie régulière des salaires des agents du gouvernement provincial.
En tant que femme et mère des enfants, Dorothée Masirika Nganiza se dit écœurée de constater que son image est ternie pour des fins inavouées et croit que l’avenir en dira davantage.
Par la Rédaction