Sud-Kivu : Ouverture des états généraux de la presse; deux jours d’une véritable auto-évaluation !

Ouverture ce vendredi 13 septembre 2024 à Bukavu, des états généraux de la presse du Sud-Kivu. Ces assises de deux jours se tiennent à l’auditorium de la femme à Labotte, dans la commune d’Ibanda.

Pour cette première journée différents intervenants ont passé au peigne fin la situation de la presse au Sud-Kivu en particulier et en RDC en général. D’autres ont expliqué la collaboration et l’accompagnement qui existe ou qui devrait exister entre les maisons de presse et leurs institutions respectives.

Le Président de l’Union nationale de la presse du Congo, UNPC/Sud-Kivu, Darius Kitoka, a regretté de constater que nombreux journalistes travaillent sans contrats, d’autres accusent beaucoup d’arriérés de paiement, et d’autres encore ne sont même pas payés.

« Chaque année il y a au moins 3 maison de presse qui voient le jour. Nous étions à 3 médias en 1996, et aujourd’hui nous sommes à plus de 32 médias dans la seule ville de Bukavu. Parmi eux il y a ceux qu’on appelle aujourd’hui médias d’informations en ligne. Et ce dynamisme nous interpelle à réfléchir profondément car il y a une grande population de journalistes chaque année, qu’ils soient encadrés, mal encadrés ou pas du tout encadrés… Du coup, nombreux exercent ce qu’on appelle le journalisme de survie, avec risque de tomber dans des diffamations avec risque des poursuites judiciaires pour non pas des délits de presse mais des infractions réprimées par le droit pénal « , a regretté Darius Kitoka.

Le président de l’UNPC/Sud-Kivu a exhorté à mettre les journalistes dans des bonnes conditions de travail afin de se retrouver à l’abri de tous les dangers et risques professionnels liés à leur survie.

De son côté, le coordonnateur du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication CSAC/Sud-Kivu, Éric Kitoga a insisté sur le respect de l’éthique et déontologie du journalisme. Il a aussi déploré la précarité dans laquelle son service évolue tout en appelant le gouvernement congolais à tout mettre en œuvre afin d’améliorer ce service.

Le directeur régional de l’autorité de régulation de la poste et télécommunications ARPTC/Sud-Kivu a exhorté les responsables des différents médias audiovisuels à se mettre en ordre en ce qui concerne l’assignation des fréquences radio-télé, tandis que sont collègues des postes, téléphone, nouvelle technologie de l’information et de la communication PT-NTIC a expliqué le fonctionnement de son service et la collaboration qui devrait exister entre les deux services étatiques et la presse.

Partenaire privilégiée, la coopération suisse accompagne les médias depuis plusieurs années. La chargée du programme gouvernance et médias à DDC, Marie-Louise Isanda, a réaffirmé la ferme détermination de la suite de soutenir les médias dans les années à venir. Elle reste convaincue que les défis auxquels les médias sont confrontés peuvent être transformés en forces et opportunités.

« Cela dépendra des recommandations et propositions de ces assises, qui vont donner les orientations aux partenaires qui viennent en appui au secteur des médias dans la province », a souligné Marie-Louise Isanda.

Invitée à ces états généraux, la présidente de l’UNPC/Nord-Kivu Rosalie Zawadi a rappelé que la liberté de la presse fait partie d’une démocratie vivante. Et la présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu Maître Néné Bintu a dit suivre de près la salubrité médiatique envisagée par les autorités nationales. La société civile affirme qu’elle reste vigilante pour que cette salubrité médiatique ne se transforme pas en censure excessive pour la fermeture des médias.

Par Mitima Delachance

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