Carnage à Goma: Le gouverneur Constant Ndima Kongba et 2 officiers de police rappelés à Kinshasa pour consultations
En RDC, après le carnage qui a coûté la vie à plus d’une quarantaine de personnes lorsque les forces d’ordre et de sécurité ont étouffé une manifestation contre la monusco la semaine dernière, le gouverneur militaire du Nord-Kivu le lieutenant général Constant Ndima Kongba est rappelé à Kinshasa pour consultations. L’annonce est du Vice-premier ministre chargé de l’intérieur Peter Kazadi qui conduit une délégation gouvernementale dans la ville volcanique depuis le week-end. Deux officiers de la police sont suspendus et rappelés également à Kinshasa pour consultations. Il s’agit du P2 et P3 de la police au Nord-Kivu.
Le gouvernement congolais décide aussi de prendre en charge les obsèques de toutes les victimes de la répression sanglante du 30 août dernier et ordonne aux autorités provinciales du Nord-Kivu de prendre en charge les blessés, la libération de tous les militants des mouvements citoyens qui ont été appréhendés à l’occasion de ces événements mais aussi l’identification de toutes les églises sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu, et la fermeture de celles qui ne répondent pas aux exigences légales.
« Nous avons reçu plusieurs délégations de la société civile comprenant les confessions religieuses, l’évêque de Goma, les mouvements citoyens, la représentation des synergies des femmes et plusieurs autres délégations. Nous avons écouté les uns les autres et à l’issu de nos entretiens nous avons pris un train de mesures. Parmi ces mesures et suivant les instructions du commandant suprême le président de la République, le gouverneur militaire ici présent est rappelé à Kinshasa pour consultations. La deuxième annonce c’est la suspension de deux officiers de la police et le commissaire provincial est instruit de leur notifier cette mesure, et leur rappel également à Kinshasa pour consultations. Il s’agit du P2 et P3 de la police.La troisième mesure c’est l’organisation des obsèques dignes de ce nom du policier tué par lynchage par les membres de ce mouvement mystico-religieux le 30 aout 2023. Il est également décidé la prise en charge des obsèques de toutes les victimes par le gouvernement de la République.L’autre mesure c’est la libération de tous les militants des mouvements citoyens qui ont été appréhendés à l’occasion des événements qui se sont déroulés, l’autre mesure c’est l’identification de toutes les églises qui évoluent sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu. Après l’identification, nous allons fermer toutes celles qui ne répondent pas aux exigences légales. Nous avons également instruit le gouverneur de province pour que tous les blessés soient pris en charge par la province, et qu’un rapport hebdomadaire nous soit transmis pour savoir l’evolution de leur état de santé », a déclaré Peter Kazadi devant la presse à l’issue de ces consultations lundi le 4 septembre 2023 tard dans la nuit.
Ces décisions interviennent 24h après l’annonce de l’arrestation de deux officiers des FARDC soupçonnés d’être impliqués dans la tuerie de Goma. Il s’agit du commandant de la brigade inter-armée de la garde républicaine le colonel Kanamba Mikombe Mike, et du commandant du 19ème régiment de la garde républicaine le lieutenant colonel Bawili Mbolitini Donatien. Des sources judiciaires du Nord-Kivu nous ont confirmé que leur procès en flagrance devant la haute cour militaire siégeant en chambre foraine intervient incessamment.
Par la Rédaction