Kinshasa : Un proche de Moïse Katumbi, Chérubin Okende assassiné presque dans les mêmes circonstances que Floribert Chebeya.

Après avoir été porté disparu mercredi le 12 juillet, le député national Chérubin Okende également ancien ministre des Transports et porte-parole du parti politique Ensemble pour la République cher à l’opposant Moïse Katumbi, a été retrouvé mort ce jeudi matin, 13 juillet, dans son véhicule sur l’avenue Poids Lourd à Kinshasa.
Criblé des balles, le corps de ce député national a été levé dans une ambulance pour la morgue, quelque temps après sa découverte. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent le véhicule 4×4 de Cherubin Okende, vitres complètement levées, avec des impacts des balles, son corps ensanglanté affalé sur le siège conducteur avec sa ceinture de sécurité en place.
Tôt ce matin, avant cette découverte macabre, son parti politique signalait, dans un tweet, son enlèvement qui serait intervenu, la veille, 12 juillet, « à 15 h00′ au Parking de la Cour constitutionnelle ».
Né le 5 octobre 1961 à kindu, Chérubin Okende Senga est originaire de la province du Sankuru, élu de la circonscription de Lukunga dans la ville province de Kinshasa. A 62 ans, Okende aurait été kidnappé dans son véhicule la veille sur le parking de la Cour constitutionnelle à la Gombe par des hommes en armes qui ont profité de l’absence durant quelques minutes de son garde du corps, parti déposer un courrier, pour commettre leur forfait, à en croire les membres de sa formation politique.
« Du bon côté de l’histoire, avec du sang sur les mains : inacceptable, inexcusable, impardonnable », a réagi le député national Claudel Lubaya.
Pour les congolais, ce mode opératoire rappelle celui dont ont été victimes l’activiste des droits de l’homme Floribert Chebeya, et son chauffeur Fidèle Bazana le 1er juin 2010 après une invitation de Chebeya dans les locaux de la police à Kinshasa. Jusqu’à ce jour, leurs propres réclament la réouverture du procès afin d’établir toute la vérité.
Chérubin Okende faisait partie des quatre ministres qui, il y a quelques mois, avait refusé de faire allégeance à l’Union sacrée, préférant quitter le gouvernement pour rester fidèle à Moïse Katumbi. Sa disparition intervient dans un contexte politique visiblement très tendu marqué par la persécution de l’opposition, en particulier de Moïse Katumbi, dont les proches sont arrêtés, traqués ou harcelés, l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo n’est pas aussi épargné à 5 mois des élections prévues en décembre prochain.
En mai dernier, le député provincial de Kinshasa, membre d’Ensemble, Mike Mukebayi avait été arrêté. Quelques jours plus tard, c’était le tour du bras droit de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda qui a subi le même sort. Puis, ce fut à celui de Franck Diongo, un allié politique de M. Katumbi.
En déplacement en Côte d’Ivoire pour une réunion de la CAF, Moïse Katumbi a décidé d’interrompre son séjour et de rentrer précipitamment en RDC.
Sur son compte Twitter, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 Seth Kikuni estime que les congolais ont désormais une idée sur le plus grand kidnappeur et assassin du pays, et croit que l’élimination de Chérubin Okende ne restera pas sans conséquence.
Dans une réaction, le gouvernement de la République Démocratique du Congo condamne l’assassinat de chérubin Okende, et rassure que les services de sécurité sont instruits pour diligenter des enquêtes.
« Le Gouvernement a appris avec effroi l’assassinat du Ministre honoraire des Transports, l’honorable Chérubin Okende Senga. Tout en condamnant cet acte odieux, il a instruit tous les services de sécurité de faire diligence pour une enquête délicate », écrit Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais sur son compte Twitter.
À la même occasion, Muyaya présente les condoléances du gouvernement à la famille de l’illustre disparu, car dit-il, c’est un acte inadmissible.
Par la Rédaction