Sud-Kivu : Souvent humiliées, les personnes de 3ème âge demandent protection

Le 1er octobre de chaque année est la journée internationale des personnes âgées. En République démocratique du Congo, les personnes du 3ème âge comme on les appelle, dénoncent les conditions difficiles qu’elles traversent depuis longtemps dans différents coins en l’occurrence dans l’Est du Pays la province du Sud-Kivu. Ce qui les choque davantage, c’est lorsqu’à longueur des journées elles sont accusées de sorcières. « Il y en a qui pensent que quand on vieillit on devient directement sorcier. Surtout quand un vieillard a des tatouages ou des mauvais ongles », déplore Anastazia M’Ciragane, âgée d’environ 80 ans. Pourtant, elle ajoute : « vieillir n’est pas un handicap, plutôt une grâce ».

Souvent, les allégations portées contre les personnes du 3ème âge, surtout les femmes, sont à la base de la marginalisation et de la méfiance dont elles sont victimes, que ce soit dans leur milieu de vie voire-même dans leurs propres familles. « J’habitais chez mon fils unique, mais quand sa femme a mis au monde, une mujakazi (Voyante, Ndlr) est passée prier en famille. Du coup, elle a dit à ma belle-fille que je pourrais tuer l’enfant qu’elle portait dans son ventre. Du coup, je suis devenue sorcière. Certes qu’elle faisait semblant en présence de son mari qui est mon fils, mais quand il allait au travail c’était un calvaire pour moi. Comme je ne pouvais pas supporter, j’ai décidé d’aller vivre avec une vieille comme moi dans sa maison qu’un prêtre lui avait construite », déplore Marceline Misona, 78 ans.

D’aucuns estiment que la maltraitance serait à  la base de errance des personnes du 3ème âge dans les rues de Bukavu, en train de mendier chaque mardi et vendredi.

Dans le but de résoudre leurs problèmes et de porter leurs doléances auprès des autorités, certaines personnes du 3ème âge se sont regroupés dans les associations comme par exemple Wazee Wetu, et Sauti ya Wazee.  Faute de prise en charge, depuis un certain temps elles essaient de trouver des organismes de bienfaisance qui permettront aux personnes âgées d’améliorer leur condition de vie pour le reste de leur vie. Elles profitent de ce mois dédiée à la vieillesse pour demander à l’autorité provinciale de matérialiser l’édit portant protection des personnes du 3ème âge promulgué il y a trois ans en budgétisant leur prise en charge.

Mitima Delachance

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