Sud-Kivu: Théo Ngwabidje réhabilité, plusieurs questions restent pendantes !
La cour constitutionnelle s’est prononcé cet après-midi dans le litige qui oppose Théo Ngwabidje Kasi, et l’assemblée provinciale du Sud-Kivu concernant la déchéance de son gouvernement provincial.
Dans un arrêt ce mardi, la cour a jugé cette motion de censure d’inconstitutionnelle. Ainsi, l’homme fort et locataire de Nyamoma s’apprête à regagner la province du Sud-Kivu après plus de deux mois passés dans la capitale congolaise où il était invité par le vice-premier ministre, et ministre de l’intérieur Daniel Aselo pour une consultation, un séjour qui devrait durer dix jours à en croire son ordre de mission.
Dans sa première réaction après cet arrêt de la cour constitutionnelle, Théo Ngwabidje précise: «Dieu est Juste et la justice élève une Nation. Merci à la Cour Constititionnelle pour l’arrêt d’incostitutionnalité de la motion de censure contre mon Gouvernement qui consolide l’état de droit prôné par Son Excellence Monsieur le Président de la République. Oeuvrons tous dans l’unité, le dialogue et la cohésion pour la paix et le développement du Sud-Kivu».
Pourtant le week-end dernier, l’homme a été vomi par le directoire politique de l’alliance des forces démocratiques du Congo, et alliés, l’AFDC-A, parti politique cher au président du sénat Modeste Bahati Lukwebo, et dont il est membre. Le parti lui a désavoué et l’a appelé à la démission, arguant que ce poste revient d’office à l’AFDC-A.
Différentes personnalités politiques qui ont défilé au Sud-Kivu ont appelé Théo Ngwabidje à une souplesse politique en démissionnant, mais il s’accroche en se confiant en l’état de droit, avec bien sûr l’espoir de bénéficier jusque-là de la confiance du Président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi.
Ngwabidje réhabilité par la cour constitutionnelle après avoir été déchu, mais reste à savoir comment va-t-il gérer une province tout en étant en désaccord avec l’assemblée provinciale qui l’avait élu en 2019 et déchu fin 2021, désavoué par sa famille politique l’AFDC-A, et sévèrement critiqué par la société civile qui réclamait aussi son départ.
En 2007, l’assemblée provinciale du Sud-Kivu a voté une motion contre l’ancien gouverneur du Sud-Kivu Célestin Cibalonza, il a été réhabilité par la cour mais par élégance politique, il a jugé bon de démissionner car n’ayant plus assez de confiance.
Théo Ngwabidje, gouverneur coûte que coûte ? L’avenir nous le dira.
Par Mitima Delachance